Dynamite de Paulilles - Trafics commerciaux – Résumé
Dessin Gély - Port-Vendres - Avril 1950
Le 25 Août 2000, la Délégation Languedoc-Roussillon du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres (Maître d’ouvrage) et la Direction Départementale de l’Equipement (Maître d’œuvre) ont établi un cahier des charges pour la réalisation d’une étude historique se rapportant au site de l’ancienne dynamiterie de Paulilles.
Le cahier des charges a fixé pour thème d’étude n°5 : « Les trafics commerciaux » de l’usine. Il a été demandé d’y exposer une « note de synthèse » portant sur les « principaux modes de transports utilisés (route, fer, mer) » ainsi que sur les « solutions techniques » qui y étaient associées, « permettant de réduire les risques pyrotechniques ». Devaient également être présentés, d’une part, les « origines et l’évolution des matières premières » et, d’autre part, la « destination des explosifs » et son évolution. Il était demandé d’illustrer cette étude de documents (photos, dessins) sur les modes de transports et de cartographies sur les circuits commerciaux.
Le corps documentaire de cette étude se compose donc, d’une part des sources conservées aux Archives Départementales des Pyrénées-Orientales, d’autre part de copies d’archives privées de l’entreprise, d’un dossier daté de la Seconde Guerre mondiale communiqué par un chercheur de l’université de Franche-Comté et d’archives privées personnelles. L’iconographie est constituée à partir de sources et bibliographies diverses, et pour sa partie inédite, de photographies issues des prêts de particuliers que nous remercions également.
E. PRACA
Les trafics commerciaux - Usine de dynamite de Paulilles
Résumé -- 2004
Rappel historique
"Fondée au cours de la guerre de 1870, l’usine de dynamite de Paulilles apparaît comme la première usine de dynamite créée en France. S’inscrivant dans le cadre de la Défense nationale, l’usine est construite loin du front, dans le département des Pyrénées-Orientales, sur la façade maritime de la Méditerranée. Plus précisément, celle-ci est établie au sud du port de Port-Vendres, au creux d’une anse située entre le cap Béarn et le cap de l’Oullestreil. Elle prend le nom d’usine de dynamite de Paulilles, du nom de l’anse sur laquelle elle est édifiée. Créée à l’initiative d’Alfred Nobel et de son associé Paul Barbe, l’usine, relevant de l’industrie privée, supplée à l’insuffisance généralisée de l’armement français.
Interdite au terme de la guerre et du retour au monopole d’Etat sur la fabrication d’armement, la dynamiterie est à nouveau réactivée à la suite d’une loi fondamentale de mars 1875, accordant à l’industrie privée le droit de fabriquer de la dynamite. Elle constitue dès lors l’actif de la Société Générale pour la Fabrication de la Dynamite fondée la même année. Sa réouverture est définitivement autorisée le 24 février 1876.
A la suite de cette remise en activité, une série d’aménagements sont entrepris à proximité du cœur de l’espace productif afin permettre, d’une part, le transport des matières premières et d’autre part, celui de la dynamite. Ce transport sera effectué depuis Paulilles par toutes les voies possibles, d’abord par mer, puis par chemin de fer et voie de terre.
Dans ce contexte, ce transport de matières dangereuses n’intervient pas sans risques. A Paulilles, deux catégories de risques sont schématiquement liés au transport de ce type de matières : le risque de corrosivité, se définissant comme la propriété de ronger, d’oxyder ou de corroder notamment les matériaux de transport ; le risque d’explosivité, c’est-à-dire de décomposition sous l’action de la chaleur ou d’un choc, provoquant un dégagement de gaz chauds et une onde de choc[1].
Niveaux de lecture
Le présent exposé propose trois niveaux de lecture relatifs à cette thématique liée au transport de la dynamite. La première concerne l’exposé et la chronologie des différents modes de transports : mer, chemin de fer et route.
Par ailleurs, lié aux différents modes de transport et, plus généralement, à l’expansion du secteur des produits chimiques et dangereux, une armature législative est progressivement mise en place, ayant pour objectif de réduire les risques inhérents à la dangerosité des produits. Les données qu’il nous a été permis de rassembler à ce sujet pour chacun des modes de transport constituent le second niveau de lecture de cette étude.
Outre l’exposé des modes de transports et celui de la réduction des risques liés à chacun d’eux, cette étude présente finalement un troisième niveau de lecture : elle tente en effet une synthèse des données relatives aux trafics commerciaux dans lesquels interviennent l’usine de Paulilles et la Société Générale pour la Fabrication de la Dynamite. Il sera ainsi tenté de déterminer, dans la mesure du possible, l’origine et l’évolution des matières premières transportées, ainsi que la destination des explosifs produits".
E. PRACA
Les trafics commerciaux - Usine de dynamite de Paulilles
Sommaire - 2004
Résumé et introduction
Principaux modes de transport
Transports par mer
Les origines
Une réglementation renforcée
La seconde moitié du XXe siècle
Transports par chemin de fer
Emballage et conditions de transport des matières 1ères
Emballage et conditions de transport de la dynamite
Transports par route
Un transport à risques
L’évolution de la législation
Résumé des modes d’emballage et de transport
Solutions permettant de réduire les risques
Destination des explosifs produits et évolution
Annexes
Dossier iconographique
Transports par mer
Transports par chemin de fer
Transports par route
Documentation
Entrepôts en France
Dépôts d’explosifs dans les mines
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BIBLIOGRAPHIE
PRACA Edwige, Les trafics commerciaux. Usine de dynamite de Paulilles, Etude n°5, Conservatoire du Littoral Languedoc-Roussillon, Perpignan-Montpellier, 2004.
POUR EN SAVOIR PLUS
PRACA Edwige, Dynamite de Paulilles – Transports maritimes, Site Amis de Paulilles, Rubrique Patrimoine.
[1] Identification des risques sur Internet : Barpi (Bureau d’analyse des Risques et pollutions Industrielles), définition du Transport des matières dangereuses (TMP).