Manufacture de cartouches à Perpignan en 1870

 

En 1870, lors de la guerre franco-prussienne, le département des Pyrénées-Orientales participe à l'effort de guerre par l'installation d'une cartoucherie dans la ville de Perpignan. Cette installation précède celle de la dynamiterie de Paulilles établie au sud de Port-Vendres, et témoigne de la tentative d'armement intervenue au cours de cette guerre, dans le secteur géographique le plus méridional de la France.

Création de la cartoucherie à Perpignan

Par dépêche du ministère des Travaux publics des 1er et 13 octobre 1870, le service des Ponts et Chaussées de Perpignan a pour mission d’installer une manufacture de cartouches pour fusils chassepot dans le chef-lieu des Pyrénées-Orientales. Cette mission des Travaux publics est la conséquence d’un décret de Défense nationale rendu par le gouvernement, portant sur la création de ces ateliers « dans tous les départements où la nécessité en sera reconnue ».

Le choix du local se porte sur une maison située à proximité de l’arsenal, de la poudrière, et au voisinage du corps de garde. Celle-ci est entourée sur deux côtés d’un jardin spacieux « qui l’isole assez bien » et permet de « créer à peu de frais les abris dangereux où doivent s’exécuter les manipulations de la poudre ». Le bail pour l’organisation de la manufacture est établi entre l’ingénieur des Ponts et Chaussées et le révérend père Mourey, supérieur des Pères de Sorèze, ayant pour mandataire Me Gambus, notaire à Perpignan, en date du 25 octobre 1870.

La maison a servi autrefois de maison de retraite à des pères Capucins. Le rez-de-chaussée comprend une pièce ayant servi de chapelle et sept pièces de diverses dimensions, une vingtaine de pièces pour les deux étages supérieurs. La location semestrielle, débutant le 10 octobre 1870, s’élève à 600 francs auxquels s’ajoutent 400 francs d’indemnité pour les frais de démolition de cloisons, l’ouverture de portes et autres travaux dans la maison.

Fin de la cartoucherie par explosion mortelle

Cette fabrication de cartouches à balles, modèle 1866, est toutefois écourtée par une explosion mortelle, mettant fin à l’existence de la cartoucherie et de son personnel féminin. Ainsi disparaissent acteurs et témoins éphémères de l’effort de guerre fourni par la ville de Perpignan, lors de la guerre franco-prussienne de 1870.

E. PRACA

 

Sources

Concernant la création : ADPO 5S70 : rapport de l’ingénieur ordinaire des Ponts et chaussées du 26 octobre 1870, lettre du 12 novembre 1870, mention du bail.