Dynamite de Paulilles - Consignes d’évacuation en cas d’alerte - vers 1930

 

 Organisation de la fuite en cas de danger - Paulilles - vers 1930

 

Sur le cap rocheux bordant au sud l’anse de Paulilles, la dynamiterie est principalement composée des ateliers de fabrication suivants : coton azotique, nitration (fabrication de nitroglycérine), pétrissage (fabrication de dynamite) et dépôt de dynamite en vrac (bâtiment n°71). Un peu plus loin sont situés les ateliers de finition, comprenant les cartoucheries, les ateliers de paraffinage et d’emballage de la dynamite. Pour le personnel de cet ensemble, deux sorties ont été ménagées en cas d’évacuation : l’une au nord conduisant par l’entrée du cap vers la centrale à vapeur (Centrale n°1), et l’autre au sud donnant sur le chemin du Fourat, que les promeneurs actuels du bord de mer connaissent bien.

En tout état de cause, « si une menace de danger se manifeste » dans les années 1930, l’évacuation doit se faire « en choisissant celle des deux issues qui se trouvera dans la direction opposée à la direction de l’atelier où le danger aura pris naissance » ; autrement dit, il n’existe qu’une seule alternative possible en cas d’explosion : la fuite. Le terme de « fuite » ne semble pas avoir été employé dans les consignes de l’entre-deux guerres, mais il le sera explicitement dans les années suivantes.

Dans les années 1930 sont donc établies sous la direction d’Henri Prévot, directeur de la dynamiterie de Paulilles, les « Consignes pour les cartoucheries, le paraffinage et emballages en cas d’alerte ». Les unes sont dactylographiées, les autres sont manuscrites en gros caractères et figurent sous forme d’affichettes destinées à être lues par le personnel. Elles préviennent de l’organisation de la fuite, en cas de menace de danger sur la « dynamiterie de la montagne ». 

E. PRACA

 

DOCUMENT

Consigne pour les cartoucheries, le paraffinage

et les emballages en cas d’alerte

Vers 1930

 

« Si une menace de danger se manifeste dans les ateliers de nitration, de filtrage, de pétrissage ou au dépôt de Dynamite en vrac n°71, évacuer la dynamiterie par la sortie voisine de la Centrale n°1.

Si la menace de danger vient à se produire dans les cartoucheries, les emballages ou les ateliers du coton azotique, évacuer la dynamiterie soit par la sortie voisine de la Centrale n°1, soit par la sortie du Fourat, en choisissant celle de ces deux issues qui se trouvera dans la direction opposée, à la direction de l’atelier où le danger aura pris naissance ».

Le Directeur

H. Prévot

 ________________________

 

SOURCES

PREVOT H., « Consigne pour les cartoucheries, le paraffinage et emballages en cas d’alerte », Paulilles, 1 p. manuscrite, v. 1930. Archives privées.

POUR EN SAVOIR PLUS

Henri PREVOT : ingénieur diplômé de l'Ecole Polytechnique, promotion 1895. Ancien ingénieur en chef de l'Artillerie navale, directeur de l'usine de dynamite de Paulilles, par Port-Vendres. (Ecole Polytechnique, Annuaire 1933).