Alfred NOBEL - Notice de l’Année scientifique - 1897

 

 Alfred Nobel - Photo Florman - Stockholm

 

Retraçant l’histoire scientifique de l’année 1896, le volume de L’année scientifique et industrielle édité en 1897 fait paraître une notice biographique consacrée à Alfred Nobel. Relativement approximative, cette notice place par erreur la naissance de l’inventeur de la dynamite en Russie au lieu de la Suède et, en marge de ses travaux scientifiques, accorde une large place au caractère fortuit de son invention.

Contribuant à la légende entourant à la fois la découverte de la dynamite et la personnalité de son auteur, la mise en oeuvre de cette invention facilite toutefois, selon les termes de la notice, « l’usage industriel de la nitroglycérine ». Illustré de la reproduction d'une photographie prise chez Gösta Florman, cet article nécrologique mentionne enfin la future instauration testamentaire des prix Nobel, issus de la fortune du célèbre inventeur.

 E. PRACA

 

DOCUMENT

Notice nécrologique - Alfred NOBEL

1897

 

« L’inventeur de la dynamite, M. Alfred Nobel, a succombé le 10 décembre dernier dans sa villa de San-Remo, où il s’était retiré depuis quelque temps.

D’origine suédoise, M. Alfred Nobel naquit en 1833 en Russie, où son père exploitait, pour le compte du gouvernement, une fabrique de poudre.

De bonne heure il s’adonna à la chimie, et tout spécialement à l’étude des explosifs. Ses recherches devaient, grâce à une heureuse circonstance, avoir le meilleur des résultats. C’est en effet une circonstance toute imprévue qui, en 1867, lui suggéra l’idée de la transformation de la nitroglycérine en dynamite. Une tourie de ce dernier produit s’étant fissurée eu cours d’un transport, M. Nobel constata que le liquide échappé, absorbé par le sable siliceux de l’emballage, avait perdu cette sensibilité extrême qui en rend le maniement si dangereux, alors que le produit résultant du mélange du sable avec la nitroglycérine constituait cependant un explosif de très grande puissance.

C’était là une circonstance infiniment précieuse, et qui devait faciliter singulièrement l’usage industriel de la nitroglycérine, dont les gouvernements songeaient alors à interdire la fabrication, en raison des périls de son emploi.

M. Nobel avait fondé en France, en Allemagne et en Angleterre d’importantes fabriques de dynamite.

Par testament, M. Nobel, qui jouissait d’une très grosse fortune, fruit de ses découvertes, en abandonne la part la plus considérable – cinquante millions environ – pour la création d’un fonds international destiné à faciliter les recherches scientifiques. Les intérêts du capital devront être affectés à des prix, qui seront attribués chaque année aux auteurs des meilleurs travaux produits dans les diverses branches de la science ».

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BIBLIOGRAPHIE

Extrait de : GAUTIER Emile, L'Année scientifique et industrielle, quarantième année (1896), Paris, Hachette, 1897, p.520-521.

ICONOGRAPHIE DE L'ARTICLE

Alfred NOBEL, photographie FLORMAN, Stockholm, in ouvrage op.cit.

  POUR EN SAVOIR PLUS

  E. PRACA, Alfred NOBEL dans la revue Atomes - 1947, Site Amis de Paulilles,  rubrique Etudes.

  E. PRACA, Alfred NOBEL vu par Léonie Bernardini-Sjöstedt - 1897, Site Amis de  Paulilles, rubrique Etudes.